D’après André Leroy
Le pommier est cité à plusieurs reprises dans la Bible, notamment comme arbre de la connaissance du bien et du mal, puis dans le Cantique des Cantiques (II-2, IV-13, V-1, VIII-5), on ne peut affirmer de manière certaine qu’il s’agisse de notre malus communis.
Le pommier est un arbre spontané en Europe, qui a été cultivé et amélioré au fil des siècles pour en multiplier les variétés sur place.
Homère cite le pommier et Théophraste en 287 avant J-C. en mentionne 6 sortes. Le pommier est l’arbre national de la Grèce antique.
On recense 26 variétés de pommes chez les romains (Caton, Pline), mais les botanistes du XV° n’en citeront qu’une douzaine (invasions barbares ?)
La loi salique (V° siècle) parle des pommiers et dans les domaines de Charlemagne on parle de plants de pommiers, de fabrication de cervoise, cidre et poiré. 7 différentes sortes de pommiers sont mentionnées : de Grosmaringen, de Goldingen, les Crevedella, les pommes odorantes, les pommes douces, les pommes acides et les pommes précoces.
De 1000 à 1300, les nobles et le clergé de Normandie plantent et font planter des pommiers, autorisant l’arrachage de forêts pour y faire des pépinières. Les pommes peuvent même servir de monnaie (bourreau).
C’est le fruit le plus apprécié au Moyen Âge. On en connaît environ 40 variétés. Jean Bauhin en décrit 18 nouvelles vers 1600, Olivier de Serres 32 en 1600 aussi, Le Lectier en cite 35 nouvelles dans son catalogue de 1628.
A partir de la fin du XVI° siècle, les classes riches dédaignent la pomme pour la poire, Le Lectier par exemple recense en tout 68 variétés de pommes contre 260 de poires !
Jean de La Quintinie, favori de Louis XIV contribua beaucoup au dédain de la pomme, il ne planta en effet que 7 variétés de pommes au verger de Versailles. Tous voulurent mettre en pratique ses conseils et partagèrent ses goûts.
« Les poiriers, les pêchers furent trop exclusivement ses arbres de prédilection. Il s’appliqua constamment à s’en procurer de nouvelles variétés, puis à les propager par toute la France. Car si grande était sa passion pour l’arboriculture et le jardinage, qu’il eût voulu parcourir nos provinces afin d’y réformer les procédés vicieux dont une routine séculaire usait aveuglément, et d’y substituer les siens, que le succès recommandait. Aussi, quand on le consultait sur la tenue d’un jardin, sa rude franchise faisait-elle souvent des mécontents. Jamais il ne vit de sang-froid un enclos mal distribué, mal cultivé. Les critiques, les conseils, en ce cas, lui coûtaient peu. Quelquefois il alla jusqu’aux actes. Comme ce jour où sur ses ordres on refit de fond en comble, et de vive-force, le jardin par trop primitif d’un personnage auquel il portait amitié. […] Il n’en estimait que sept variétés […] : la Reinette grise, la Reinette franche, la Calville rouge d’Automne, les Fenouillet et Court-Pendu gris, l’Api et la Violette.»2
Malgré ce parti-pris contre la pomme, les variétés appréciées depuis le Moyen Âge continuèrent de le rester dans les campagnes, en revanche les jardiniers passionnés ne cherchèrent pas à obtenir de nouvelles variétés comme ils le firent avec succès pour les poires durant deux siècles. La Quintinie a essayé de mener le pommier en espalier, mais n’a pas été imité. On connaît alors trois porte-greffes : le franc, le paradis et le doucin.
La pépinière des Chartreux, « déménagée » en 1792 pour former l’École d’instruction publique établie au Jardin National de Paris fournit 406 arbres, soit 2 spécimens de 203 variétés d’arbres fruitiers dont 32 de pommiers. En 1802 on créa la pépinière du Luxembourg et le jardinier des Chartreux peut continuer son œuvre en donnant de l’émulation aux pépinières départementales et particulières, faisant distribuer des conseils pour la formation de jeunes arbres et distribuant des sujets sains de fruits « perfectionnés »3
Le XIX° siècle voit un regain d’intérêt pour la culture de la pomme et le nombre des variétés augmentera rapidement : importations des États-Unis et de Belgique notamment, à partir de 1850, c’est une véritable inflation de variétés nouvelles. Entre 1856 et 1875, André Leroy fait venir d’Angleterre, des États-Unis, d’Allemagne et de Russie 150 variétés, il dit d’autre part que ses essais avec des variétés venues d’Algérie sont infructueux.
Les expositions et les échanges nombreux sous Napoléon III ont fait des émules : le jardin fruitier de la Société d’Horticulture de Londres présente environ 1000 pommes, 1852 sont répertoriées aux États-Unis, 1250 en Allemagne !
Dictionnaire de Pomologie contenant l’Histoire, la Description, la Figure des fruits anciens et des fruits modernes les plus généralement connus et cultivés. Édité à Angers chez l’auteur, 1867. Tome III.
Cf. pp. 26-27.
Cf. pp. 32-33.
Camino, variétés collectées sur le secteur de Lécussan (31) pour les Guerch
Très longue conservation, très acide jusqu’en févier
Fruit de gros calibre, rouge, légèrement aplatie
Court pendue rouge des Pyrénées
Pomme de fer, variétés collectées sur le secteur de Lécussan (31) pour les Guerch
Pomme d’été Malet, variétés collectées sur le secteur de Lécussan (31) pour les Guerch
Consommation fin juillet
Mora, variété collectée à Juzet de Luchon
Pomme assez grosse (6-7 cm), actuellement greffé sur un ancien Canada
Museau de lièvre vert, variétés collectées sur le secteur de Lécussan (31) pour les Guerch
Consommation en octobre
Museau de lièvre rouge, variétés collectées sur le secteur de Lécussan (31) pour les Guerch
Consommation en octobre
Pomme rouge Rico, variétés collectées sur le secteur de Lécussan (31) pour les Guerch
Longue conservation
Reinette de la Terrasse, variétés collectées sur le secteur de Lécussan (31) pour les Guerch
Consommation en octobre